l ne se passe pas une semaine sans que l'actualité nous rappelle le basculement du monde en cours et la poussée subséquente des pays du Sud. A l'horizon 2020, le produit national brut (PNB) des sept plus grandes économies émergentes, baptisées "E7", devrait être supérieur à celui des pays du G7, actuellement les plus riches du monde. La percée n'est pas qu'économique. Le Sud est de plus en plus présent sur la scène internationale où il fait entendre sa voix (en mai 2009, à la conférence internationale de l'ONU sur le racisme (Durban-II) ; en décembre 2009, lors de la conférence de Copenhague sur l'environnement ; en mai 2010, à l'occasion de l'accord entre Brési, Turquie et Iran en matière nucléaire…). Les exemples sont aussi nombreux que variés. Un des plus révélateurs concerne l'organisation des grandes manifestations sportives (Jeux olympiques, Coupes du monde), longtemps refusée à ces pays. Cette nouvelle réalité a bien été évoquée par le président brésilien Lula qui a déclaré, au lendemain du choix de son pays par le comité pour l'organisation des Jeux olympiques en 2016 : "Comme nous avons été colonisés, nous avions une manie : être petit. Aujourd'hui, c'est fini ! C'est notre heure".